Mélanie Morin, chercheure du mois

lundi 30 mars 2020 | Actualités

À la recherche de traitements pour les femmes.



Axe : Inflammation-Douleur, CRCHUS

De la recherche au bénéfice des femmes

Mélanie Morin est professeure titulaire à l’École de réadaptation de l’Université de Sherbrooke en plus d’être chercheure au sein de l’axe de recherche Inflammation-Douleur du CRCHUS. Elle est physiothérapeute de formation et s’intéresse à la rééducation périnéale et pelvienne. Ainsi, elle a développé une expertise, autant comme physiothérapeute que chercheure, sur les conditions urogynécologiques telles l’incontinence urinaire, les lésions à l’accouchement et les douleurs gynécologiques et pelviennes. De ce fait, ses travaux de recherche portent sur la compréhension de la pathophysiologie de ces conditions et sur le développement de nouvelles approches thérapeutiques pour les problématiques urogynécologiques peu investiguées ou pour lesquelles peu de recherches étoffées viennent en appuyer l’utilisation et l’efficacité. Les résultats de ses études lui permettent d’améliorer la prise en charge clinique des femmes et d’influencer la pratique des physiothérapeutes du milieu public et privé en leur fournissant des outils, des protocoles et des plans de traitements efficaces et adaptés aux problématiques rencontrées chez cette clientèle spécifique.
« Mon travail m’offre l’opportunité de transmettre ma passion pour cette expertise aux futurs professionnels de la santé du programme de physiothérapie et du programme de médecine. Je peux leur inculquer un esprit critique et l’importance d’appuyer leurs interventions sur des données probantes. »

À la tête de percées scientifiques

En plus d’assurer un rayonnement et un leadership international en douleur gynécologique et en conditions urogynécologiques, Mélanie Morin se démarque par la qualité remarquable de son travail qui a permis de nombreuses avancées scientifiques dans le domaine de la santé des femmes. Parmi ses réalisations, elle a dirigé le premier essai clinique randomisé démontrant l’efficacité de la physiothérapie pour la douleur vulvaire chronique et investigué de nouveaux traitements (stimulation transcrânienne, laser) afin de pallier un vide thérapeutique. Elle a également développé un traitement novateur pour l’incontinence urinaire adapté aux femmes souffrant de lésions majeures à l’accouchement. S’ajoute à ses exploits, la réalisation de plusieurs développements technologiques améliorant la compréhension de la pathophysiologie de diverses conditions urogynécologiques (algomètre, dynamomètre, échographie 3D et shearwave).
« La reconnaissance obtenue grâce à mes travaux me donne l’opportunité de siéger à des comités prestigieux dont les décisions ont un impact important sur l’évolution des traitements et des guides de pratique au niveau international. Ainsi, ce rôle me permet de contribuer à l’élaboration de nouvelles lignes directrices cliniques efficaces et de faire ma part dans la recherche de solutions efficaces. »

Une notoriété internationale

L’excellence des travaux de la chercheure a été reconnue par de nombreux prix prestigieux et reconnaissances internationales. Dans une perspective de développement technologique, Mme Morin a conçu un dynamomètre unique investiguant la pathophysiologie de l’incontinence urinaire (Medtronic Functional Diagnostic Award). Elle a également breveté un algomètre permettant une analyse précise de la sensibilité vulvaire (prix Canadian Physiotherapy Association) ainsi qu’une meilleure compréhension des mécanismes de douleurs gynécologiques (prix Canadian Pain Society). De plus, elle a développé une méthodologie échographique 3D/4D démontrant le rôle des muscles pelviens dans la douleur vulvaire (World Abdominal and Pelvic Pain Association Award). Plus récemment, la physiothérapeute a validé l’élastosonographie, une technique novatrice pour mesurer la rigidité des tissus (Best in Rehabilitation Award International Continence Society (ICS)). D’ailleurs, la qualité de ses recherches portant sur de nouveaux traitements urogynécologiques a été soulignée par les prix Best Clinical presentation à deux reprises (ICS), Best study in vulvodynia (International pelvic pain society), Essity Award. Finalement, elle a reçu le prix du meilleur manuscrit (UdeS).  Afin que vous puissiez vous faire une tête sur le type de projets de recherche qui sont faits dans le laboratoire de l’investigatrice, voici quelques exemples de travaux en cours :
  • Développement de nouveaux traitements laser pour les femmes atteintes de douleurs vulvaires : Cette étude pilote randomisée vise à développer des traitements de laser à haute intensité pour les femmes atteintes de vestibulodynie provoquée (VP) tout en évaluant la faisabilité et les effets de ce traitement chez la clientèle ciblée.
  • Efficacy of physiotherapy for stress urinary incontinence in women with a known avulsion injury of the puborectalis muscle: A randomized controlled trial: Cette vaste étude clinique randomisée évalue l’efficacité de la physiothérapie pour réduire l’incontinence urinaire à l’effort chez les femmes présentant une avulsion du muscle puborectal suivies aux 9 mois en comparaison à un groupe témoin placé sur la liste d’attente (pour la durée de l’étude).
  • Efficacité de la rééducation sensitive pour réduire la douleur lors des relations sexuelles chez les femmes atteintes de vestibulodynie provoquée : essai clinique randomisé : L’objectif de cet essai clinique est de comparer l’effet de la rééducation sensitive à l’application topique d’une crème à lidocaïne sur la douleur, la sensibilité de la région vulvaire, la fonction sexuelle, la perception de changement rapportée et les variables psychologiques à l’étude chez une clientèle de femmes présentant un diagnostic de VP. 
  • Études évaluant l’effet des traitements de physiothérapie chez les survivantes d’un cancer gynécologique : Deux études visant à investiguer les effets de la physiothérapie chez les survivantes d’un cancer souffrant de dyspareunie ou d’incontinence. Ces études sont susceptibles de combler le vide thérapeutique qui incombe plus de 63 % des survivantes d’un cancer gynécologique.

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