Un matériau pour enrayer les épidémies

Sunday 19 April 2020 |

L’aluminium anodisé « auto-désinfectant » pourrait permettre de réduire de façon significative la quantité de microorganismes présents sur les surfaces fréquemment touchées dans les lieux publics.



Un matériau « auto-désinfectant » pour enrayer les épidémies

L’aluminium anodisé « auto-désinfectant » conçu par la compagnie québécoise A3 Surfaces et testé par l’équipe de recherche de Louis-Charles Fortier, professeur-chercheur à l’Université de Sherbrooke et au Centre de recherche du CHUS, pourrait permettre de réduire de façon significative la quantité de microorganismes présents sur les surfaces fréquemment touchées dans les lieux publics. Ainsi, la propagation d’agents pathogènes serait grandement réduite.
La transmission de nombreux virus et bactéries pathogènes se fait en grande partie par l’entremise de surfaces contaminées. On n’a qu’à penser aux poignées de porte, aux rampes d’escalier, aux poteaux auxquels on se tient dans les transports en commun, etc. Ces surfaces sont fréquemment touchées par des centaines, voire des milliers d’individus chaque jour et constituent une source de transmission et de propagation des virus et bactéries. Quand on sait que des virus comme le SARS-CoV-2 (COVID-19) peuvent demeurer infectieux pendant plusieurs heures, parfois même plusieurs jours sur certaines surfaces, la décontamination de ces surfaces est cruciale, mais pas forcément facile à appliquer en cas d’épidémie ou de pandémie.

Des recherches pour démontrer l'activité virucide du procédé

L’aluminium anodisé n’a aucune activité antimicrobienne. On en retrouve partout sur le marché. Toutefois, l’aluminium anodisé traité par A3 Surfaces possède une activité antibactérienne capable de tuer des bactéries pathogènes comme Staphylococcus aureus et Clostridium difficile, qui sont toutes deux responsables d’infections nosocomiales et de nombreux décès chaque année dans le monde. C’est le traitement d’imprégnation fait par la compagnie A3 Surfaces pendant le processus d’anodisation qui rend le matériau antimicrobien. C’est ce qu’ont démontré les travaux de recherche réalisés par l’équipe de Louis-Charles Fortier, en collaboration avec les professeurs-chercheurs Nathalie Faucheux, également du CRCHUS, et Gervais Soucy de l’Université de Sherbrooke.
« Après avoir prouvé l’activité antibactérienne de l’aluminium anodisé, nos travaux de recherche visent maintenant à démontrer l’activité virucide du procédé de la compagnie A3 Surfaces. Les produits antimicrobiens imprégnés dans l’aluminium de l’entreprise seraient capables d’inactiver des virus, en particulier ceux enveloppés d’une membrane lipidique comme l’influenza, qui cause la grippe, et le coronavirus comme le SARS-CoV-2, responsable de la pandémie actuelle de COVID-19 », souligne Louis-Charles Fortier. 

Louis-Charles Fortier, professeur-chercheur à l’Université de Sherbrooke et au Centre de recherche du CHUS.

Qu’est-ce que l’aluminium anodisé d’A3 Surfaces?

L’anodisation permet de stabiliser et de protéger les surfaces d’aluminium, tout en créant des nanopores en surface, un peu comme les alvéoles d’une ruche d’abeilles. Toutes les pièces d’aluminium peuvent être traitées avec cette méthode. Chaque centimètre carré d’une surface contient des dizaines de milliards de ces nanopores. La taille des nanopores est d’une dizaine de nanomètres de diamètre et d’environ 50 µm de profondeur. À l’échelle humaine, imaginez un trou dans le sol dont le diamètre serait équivalent à celui d’une pointe de stylo, et dont la profondeur équivaudrait à environ deux étages (5 mètres). 
Au cours du procédé d’anodisation et de traitement développé par A3 Surfaces, les nanopores sont remplis d’une substance antimicrobienne contenant des ammoniums quaternaires et des sels d’argent. Ces produits sont déjà approuvés et commercialisés pour diverses applications industrielles et résidentielles, comme des produits de désinfection et d’entretien ménager que l’on utilise à la maison ainsi que les lingettes désinfectantes.

L’aluminium traité par A3 Surfaces tue* :

99 % des bactéries après 5 secondes 
99,9 % après 5 minutes 
99,99 % après 15 minutes
Si une surface contient 10 000 bactéries, il reste seulement 1 seule bactérie vivante après 15 minutes de contact.
* Données pour Staphylococcus aureus.

En savoir plus

Visionnez le reportage de l’Émission Découverte du 18 avril 2020


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