Un pas en avant vers le traitement du cancer

Thursday 02 December 2021 | , 

Brigitte Guérin souhaite repousser la limite des traitements contre le cancer.



Lorsque vous pensez aux différents traitements utilisés pour lutter contre un cancer, quels sont ceux qui vous viennent à l’esprit? La chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie? Vous avez raison, il s’agit des premières options de traitement utilisées chez les patients atteints de cancer pour limiter la progression de la maladie. Une professeure-chercheuse du Centre de recherche du CHUS (CRCHUS) et de l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS), Brigitte Guérin, souhaite repousser la limite de ces traitements! Elle mène un projet de recherche dont l’objectif est de fusionner la radiothérapie et la chimiothérapie en un seul médicament afin de simplifier le traitement et de le rendre plus efficace. 

Deux traitements en un!

Quand un patient est atteint de cancer, le médecin lui administre d’abord un traitement de chimiothérapie et ensuite la radiothérapie. Pour être optimale, la radiothérapie doit être donnée lorsque la quantité d’agent chimiothérapeutique est maximale dans les cellules cancéreuses. Pour plusieurs raisons, cela n’est pas toujours possible. 

« Au lieu d’utiliser les deux options de traitement séparées, comme c’est normalement le cas en clinique, mon équipe propose de combiner la radiothérapie et la chimiothérapie en un seul médicament  pour offrir des traitements optimaux en continu, tout en réduisant le nombre d’interventions médicales auprès des patients. », affirme la professeure-chercheuse Guérin

« Le nouveau médicament que nous développons contient un agent chimioradiothérapeutique à base de platine et de cuivre-64, un radioisotope produit par cyclotron. Il nous permettra à la fois de traiter le cancer et de voir l’efficacité du traitement dans le corps humain à l’aide de l’imagerie TEP. », poursuit-elle.


Le nouvel agent à base de platine s’accumule dans le noyau des cellules cancéreuses se liant à l’ADN et à ses autres composantes. L’agent cause des dommages importants au noyau accélérant la mort des cellules cancéreuses.

Des résultats prometteurs

Bien que le projet de recherche de Brigitte Guérin en soit encore à ses débuts, des résultats très prometteurs ont été produits. 

« Mon équipe de recherche a démontré que le nouvel agent s’accumule 3 à 6 fois plus dans les cellules cancéreuses que dans les cellules saines ce qui pourrait réduire les effets indésirables du traitement. », dit la chercheuse. 

Selon les premiers résultats, ce traitement est jusqu’à 55 000 fois plus actif que la chimiothérapie donnée seule et 8 fois plus efficace que les traitements séparés de chimiothérapie et de radiothérapie réalisés en clinique présentement. Le projet se poursuit et plusieurs étapes de recherche sont encore nécessaires afin de déterminer si ce traitement pourrait réellement être utilisé chez l’humain.

Cette recherche est possible grâce au travail d’équipe de Meysam Khosravifarsani, étudiant au doctorat en sciences des radiations, Samia Ait-Mohand, professionnelle de recherche à l’Université de Sherbrooke  ainsi que Léon Sanche et Benoit Paquette, chercheurs au CRCHUS.



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