André C. Carpentier, chercheur du mois

lundi 21 décembre 2020 | Actualités

Un être de vision et de passion!



Axe de recherche Diabète, obésité et complications cardiovasculaires, CRCHUS Le Dr André C. Carpentier mène des recherches à la fine pointe de la technologie en imagerie du métabolisme des lipides. Au fil des ans, il a contribué à plusieurs découvertes en lien avec le diabète de type 2. Le chercheur clinicien a notamment développé une série de méthodes d’imagerie moléculaire pour étudier la façon dont les graisses se comportent et se répartissent dans le corps humain.

À la découverte d’un tissu unique : la graisse brune

Les recherches du Dr Carpentier démontrent que la graisse brune, activée par le froid, brûle les gras du corps humain. Lorsqu’un individu en santé est exposé au froid (18°C), les fournaises de ses graisses brunes s’activent. Celles-ci captent non seulement plus de gras et de sucre, mais brûlent également leur propre contenu en graisse. Ceci s’explique par l’une des caractéristiques de la graisse brune. Il s’agit d’un tissu adipeux formé de mitochondries : des organes cellulaires formés d’une protéine leur permettant de produire de la chaleur en brûlant directement des graisses. Ce tissu est un réel combattant contre le froid! Pour en arriver à cette conclusion, le Dr Carpentier a fait enfiler à ses patients une combinaison qui reproduit une exposition au froid. Ceux-ci ont ensuite subi un examen à partir du scanneur TEP, qui lui a offert des images sur la consommation d’énergie, de glucose et de gras sanguins de la graisse brune de ses sujets. Les résultats sont concluants : le chercheur constate une dépense énergique augmentant de 250 calories suite à un abaissement de 3,8°C de la chaleur corporelle.

Se protéger du diabète de type 2 grâce à ses tissus gras

Ce n’est pas tout! Le Dr Carpentier et son équipe sont parvenus à bloquer artificiellement l’activation de la graisse brune, lorsque le corps est exposé au froid. Comme le corps ne peut compter sur sa graisse brune pour combattre le froid, il compense par une augmentation de sa production de chaleur, à l’aide de ses muscles en frissonnant. Ce phénomène offre des avenues intéressantes pour éliminer le sucre et le gras en excès chez l’humain, ainsi que pour prévenir l’obésité et le diabète de type 2 dans le futur. La prochaine étape : intégrer l’intelligence artificielle à ses méthodes d’imagerie pour traiter les complications du syndrome métabolique, dont celles associées au diabète de type 2.

De chercheur à directeur scientifique

L’engagement et l’intégrité du Dr Carpentier l’auront mené loin. Celui-ci devient directeur scientifique du Centre de recherche du CHUS. Un défi à l’image de l’homme visionnaire qu’il est, lequel il accueille avec une grande reconnaissance!
« Cette nomination m’amène une grande fierté. Obtenir une telle confiance est un énorme privilège. Ce sera l’occasion d’aider les équipes de recherche à poursuivre leur développement, et à faire du CRCHUS un leader et un partenaire incontournable dans nos domaines de recherche dans l’écosystème québécois et canadien. »

L’humain au centre de ses priorités

Ce qui motive d’abord et avant tout l’endocrinologue dans ses nombreux rôles est l’aspect humain. C’est d’ailleurs ce qui l’a mené, à l’époque, à se spécialiser en maladies métaboliques, alors que le diabète de type 2 touchait de plus en plus de membres dans sa famille. Cet intérêt se traduit entre autres par son désir d’aller à la rencontre des parties prenantes de la recherche : étudiants, gestionnaires, patients-partenaires. Des personnes qui, à force de le côtoyer, le qualifient comme étant bien plus qu’un chercheur!
« Je me joins à plusieurs gens qui le connaissent depuis fort longtemps, dont Frédérique Frisch, Denis Blondin et Christophe Noll, pour souligner l’homme d’exception qu’est André, et ce, tant sur le plan humain que professionnel. » - Ouhida Benrezzak, coordonnatrice de recherche, Centre de recherche du CHUS


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